« Ma passion pour le français a commencé alors que j’étais toute petite. Je parlais français toute la journée à la maison, jusqu’à m’en casser la voix. Ma mère n’arrivait pas à dormir à force de m’entendre parler français », rit Liqaa.
Cette femme chaleureuse est un véritable rayon de soleil. Alors que ses parents l’imaginaient médecin, très jeune, Liqaa a choisi de poursuivre ses propres rêves en allant étudier le français à l’université de Bagdad, en Irak.
Un mémoire consacré à Albert Camus
« Mes parents ne comprenaient pas mon choix… Je leur ai dit : Ne vous inquiétez pas, je vais devenir docteur, mais spécialisée en langue française. » Diplôme en poche, Liqaa est devenue professeure et donne des cours de français dans un lycée destiné aux hauts potentiels à Bagdad.
« Ces étudiants sont sélectionnés pour leur intelligence et deviennent par la suite chercheurs ou scientifiques », précise Liqaa. « Durant mon master, j’ai choisi de travailler sur le rôle de la femme dans “La Peste” et “L’Étranger” de Camus. Mes filles, très petites à l’époque, connaissent très bien cet auteur parce qu’il y a toujours eu des romans de Camus partout chez moi. »
Des cours de français pour les migrants
Installée à Besançon, depuis 2012, Liqaa donne des cours de français à des demandeurs d’asile au centre d’action sociale Saint Jean, à Dole (Jura). « Au début, les élèves ne sont jamais très motivés… Mais quand ils entendent ma passion pour le français, ça finit par les intéresser. Certains d’entre eux arrivent même à parler français en un mois. »
L’enthousiasme et la passion de Liqaa sont communicatifs. Et pour preuve, même sa propre fille est inscrite en master 2 de français langue étrangère.